NH TherAguix
Société pharmaceutique créée fin 2015 sur la base de dix années de recherche académique internationale, NH TherAguix développe une plateforme technologique de nanoparticules radiosensibilisantes à administration intraveineuse. Son nanomédicament innovant candidat (AGuIX®) a un rôle théranostique : injecté par voie intraveineuse, il s’accumule dans les tissus tumoraux et améliore les résultats de la radiothérapie tout en permettant l’imagerie de tumeurs solides. Une étude de Phase 1 sur le cancer avancé du col de l’utérus (Nanocol) est en cours, et un essai de Phase 2 sur les métastases cérébrales vient de débuter (après un essai de Phase 1 sur la même indication). Derniers succès au compteur pour NH TherAguix, Sanofi et la startup se sont associés pour la production d’AGuIX® et NH TherAguix a réalisé une levée de fonds de 13 millions d’euros.
Une technologie issue de l’Institut Lumière Matière (ILM)
Dix ans de recherche académique préclinique pilotée par l’équipe Fennec dirigée par le Pr. Olivier Tillement au sein de l’Institut Lumière Matière ont présidé à la création de la société, fondée sur la découverte en 2005 d’une nanoparticule innovante à base de gadolinium dotée d’un effet radiosensibilisant (AGuIX®). « Nous développons ici les nanoparticules Aguix® qui sont des petites particules de polysiloxane et de gadolinium dont la propriété est d’améliorer l’efficacité de la radiothérapie » explique François Lux, chercheur à l’ILM dans l’équipe du Professeur Olivier Tillement. Brevetées pour la première fois en 2010 avec l’aide de PULSALYS, ces particules ont pu être testées sur différents modèles biologiques afin de vérifier leur efficacité en radiothérapie du cancer. « Suite à des résultats très positifs nous avons créé la startup NH TherAguix afin de passer à l’étape clinique pour emmener nos nanoparticules sur le marché » rapporte-t-il. Un accord de licence exclusive signé en juin 2016 avec PULSALYS permet depuis à NH TherAguix d’exploiter les 4 brevets sur lesquels repose la technologie.
Deux essais cliniques en cours
Injecté par voie intraveineuse, le nanomédicament AGuIX® s’accumule dans les tissus tumoraux, améliore l’efficacité de la radiothérapie tout en permettant une meilleure imagerie des tumeurs. Le premier essai clinique concerne l’action ciblée du nanomédicament contre les tumeurs cérébrales, il a porté sur 15 patients et vient tout juste d’entrer en Phase 2 (Nanorad, essai multicentrique portant sur 100 patients, CHU de Grenoble) tandis que le second vise le cancer avancé du col de l’utérus et est en Phase 1 (Nanocol, 12 patientes, Institut Gustave Roussy).
Au-delà des aspects de tolérance et de sécurité, ces essais de Phase 1 visent à démontrer l’effet bimodal de AGuIX® à savoir son effet radiosensibilisant mais aussi le ciblage et la prise de contraste tumorale. L’essai de Phase 2 vise quant à lui à démontrer l’efficacité du médicament.
Des perspectives diagnostiques et thérapeutiques
En octobre 2017, la société NH TherAguix s’est vue annoncer que le projet ATHERSPECTRALCT porté par le Pr. Philippe Douek (chef du pôle d’activité en imagerie médicale aux Hospices Civils de Lyon) avait été sélectionné par l’Agence Nationale de la Recherche (ANR) lors de son appel à projets 2017. Ce projet visait à valider l’intérêt du nanomédicament AGuIX® pour la détection précoce de l’athérosclérose dont les conséquences (accidents vasculaires cérébraux et maladies cardiovasculaires) sont actuellement la principale cause de mortalité dans les pays industrialisés. Le nanomédicament AGuIX® est associé au premier prototype de scanner spectral à comptage photonique développé par Philips, une avancée technologique majeure dans ce domaine. Le développement d’un agent de contraste capable de prédire le risque associé aux plaques athérosclérotiques devrait permettre un meilleur suivi des patients en évaluant le risque potentiel d’accident cérébral ou d’infarctus du myocarde. C’est un nouveau marché potentiel très prometteur pour le nanomédicament AGuIX®dans une application diagnostique, et qui peut compléter son rôle thérapeutique de potentialisateur de la radiothérapie dans le traitement des tumeurs solides.
En octobre 2018, le projet ANALYTAGUIX, porté par le Pr. Olivier Tillement a été sélectionné par l’Agence Nationale de la Recherche (ANR- appel à projets 2018). Ce projet réunit au sein d’un même consortium l’Institut Lumière Matière, l’Institut des Sciences Analytiques de Lyon, la société GLINCS et la société NH TherAguix. Il vise à développer des techniques analytiques de pointe telles que l’électrophorèse capillaire et la chromatographie en phase liquide à haute performance. Ces techniques seront couplées à la spectrométrie à plasma à couplage inductif associée à la spectrométrie de masse. Le développement de ces techniques devrait permettre une caractérisation précise du comportement des nanoparticules dans différents milieux biologiques d’intérêt.
Par ailleurs, NHTherAguix possède désormais un accès à un outil analytique ultra-performant de dernière génération : un spectromètre de masse à torche plasma NexION 2000 (Perkin-Elmer). En collaboration avec l’Institut Lumière Matière et financé par l’appel à projets « Installations de Recherche et d’Innovation Centrées Entreprises » (IRICE) lancé par la Région AURA cet appareil a été installé au sein de la plateforme Axel’One dans un environnement certifié (QHSE ISO). Il permet la quantification de nombreux éléments chimiques en très faibles quantités (traces ou « ultra-traces » soit inférieur à 0,0000001 %). En effet, l’analyse d’impuretés élémentaires est obligatoire dans les produits pharmaceutiques conformément aux recommandations ICH Q3D. De plus, le spectromètre de masse est couplé en amont à un dispositif de séparation par chromatographie liquide (HPLC) autorisant ainsi la mise en œuvre de protocoles analytiques dits de spéciation, c’est-à-dire la séparation d’espèces moléculaires différentes porteuses d’un élément chimique commun.
Le spectromètre de masse Nexion associé au projet d’ANR ANALYTAGUIX contribuera au développement d’outils d’analyse robustes pour les médicaments candidats de la société NH TherAguix.
Une équipe complémentaire de 9 personnes
Dès le départ, les 2 co-fondateurs, tous les deux chercheurs à la base, Géraldine Le Duc, cofondatrice et COO/CSO, et Olivier Tillement, se sont répartis les rôles au sein de NH TherAguix. D’une part, Géraldine gère tous les aspects opérationnels (financement, développement, juridique, management, propriété intellectuelle…) et le développement clinique avec l’aide de ses collaborateurs. D’autre part, Olivier et son équipe de chercheurs de l’ILM gèrent la partie recherche et développement, un socle solide de créativité sur lequel la startup s’appuie, grâce à l’accord 25-2 qui permet aux chercheurs de travailler en tant qu’assimilé-salarié pour NH TherAguix. La complémentarité des profils de l’équipe NH TherAguix s’est construite dans le temps avec le partenariat signé avec le laboratoire Institut Lumière Matière, « je suis fier d’avoir une équipe qui reflète la diversité d’aujourd’hui avec 9 personnes dont 4 femmes et 5 hommes mais aussi une complémentarité de compétences avec 4 personnes travaillant sur les aspects opérationnels et 5 en recherche. Cela est très enrichissant au quotidien pour nous et pour booster le développement de NH TherAguix » souligne Géraldine Le Duc.
Des besoins financiers importants
En investissant 530 k€ dans la maturation des résultats issus de l’ILM entre 2015 et 2019, PULSALYS a permis le lancement des essais cliniques ainsi que la constitution de la startup, et est depuis décembre 2017 entrée au capital de cette dernière. La société a recherché ensuite des investisseurs afin de poursuivre son développement clinique à travers des études de phase 2, et le développement d’autres programmes cliniques et pré-cliniques jusqu’à la levée de fonds du mois d’avril 2019.
Un contrat avec Sanofi Pasteur et une nouvelle levée de fonds de 13M€
En février 2019, Sanofi et la startup se sont associés pour la production d’AGuIX® nanoparticule innovante en oncologie. Au travers de cet accord, Sanofi agira comme façonnier pour le compte de NH TherAGuIX, depuis l’industrialisation du procédé de fabrication jusqu’à la production des lots cliniques et commerciaux. La production des lots cliniques et commerciaux sera réalisée sur le site d’Aramon en France et la mise en flacon est confiée à Carbogen Amcis.
NH TherAguix vient d’annoncer en avril 2019 une levée de fonds de 13 millions d’euros, menée par Bpifrance via le fonds InnoBio 2 qui réalise son premier investissement, aux côtés de Supernova Invest, investisseur historique, et Omnes, Arbevel, nouveaux entrants. Après 3 levées de fonds de €0,6M puis €1,7M et €1,2M en 2016, 2017 et 2018 respectivement, PULSALYS est fier de voir NH TherAguix réaliser cette nouvelle levée de fonds très importante. « Dès nos premières recherches de financement, nous avons bénéficié de l’appui de PULSALYS sur de nombreux points et notamment via le contrat de licence avec la protection des familles de brevets, ce qui a toujours été déterminant vis à vis des investisseurs afin de prouver le sérieux de notre projet, notamment dans son anticipation sur les besoins futurs en PI » souligne Géraldine Le Duc.
Concernant cette levée de fonds de 13 millions d’euros, Géraldine estime qu’ « Au-delà du renforcement financier de la société, cette levée de fonds avec des investisseurs de premier plan va permettre à NH TherAguix de développer sa stratégie clinique en vue d’atteindre la preuve de concept d’efficacité clinique, d’effectuer une mise à l’échelle de sa production et de structurer son équipe en intégrant de nouvelles compétences. Par ailleurs, je suis heureuse d’associer à notre projet Hervé Brailly (Innate Pharma) qui prend la présidence de notre conseil d’administration. C’est une nouvelle vie qui commence pour NH TherAguix encore si jeune ! Je remercie tous les collaborateurs et actionnaires historiques qui nous ont soutenus durant ces 3 premières années. »
Le mot du chef de projet
Joseph ANDRE, Responsable d'investissement
« NH TherAguix figure parmi les belles réussites de PULSALYS. C’est typiquement un projet qui a bénéficié de tout l’écosystème lyonnais et je suis fier de l’accompagner. Il s’agit là d’un projet très transverse passionnant à l’interface de la physique, de la chimie et de la biologie. PULSALYS est intervenue dès la phase préclinique règlementaire – en co-financement avec NanoH- puis a financé une partie du développement clinique et continue d’investir dans la technologie en faveur des perspectives de développement pour la société ».
En bref
- Création : décembre 2015
- Lieu : Lyon (69) / Grenoble (38)
- Fondateurs : Géraldine Le Duc, Olivier Tillement
- Chiffre d’affaires : 120 k€ en 2016 ; 10k€ en 2017
- Investissement : 530K€ de PULSALYS
- Nombre de personnes : 9 (6 équivalent Temps plein)
- Financement : 3.6 M€ levés, 1.9 M€ en non dilutif de 2016 à 2018; 13 M€ de 2019
- Palmarès : Lauréate du Prix Business Attitude Figaro (2018) Trophées de l’INPI (2017) Prix Coup de Coeur de France Biotech (2016), Laureat de Tremplin Entreprise Senat/ESSEC (2016), Prix R2BOnco Cancéropole Lyon Auvergne Rhône-Alpes (CLARA) (2016).
- Site internet : www.nhtheraguix.com