Mixité dans la deeptech : le Réseau SATT structure un programme national en faveur de l’entrepreneuriat des chercheuses
24 mai 2023En vue d’inciter davantage les chercheuses à s’engager dans des projets entrepreneuriaux innovants, le Réseau SATT lance un programme national qui leur sera dédié pour lever les barrières et les freins propres à l’entrepreneuriat deeptech au féminin. Inspiré de plusieurs expérimentations du réseau, dont le programme START(H)ER de PULSALYS, un programme national sera déployé à partir de septembre 2023 par l’ensemble des SATT sur tout l’ensemble du territoire.
Les femmes entrepreneuses encore minoritaires au sein de la deeptech
Alors que les startups issues de la recherche se multiplient et deviennent incontournables au sein du paysage économique français, le manque de mixité à la tête des entreprises hautement technologiques est une réalité : les femmes restent encore très minoritaires au sein des startups deeptech françaises: seulement 10% de femmes fondatrices ou cofondatrices de startups au sein du monde de la tech et seulement 2% au sein de la deeptech, alors qu’elles représentent 40% des chercheurs au sein des établissements publics . Ainsi, si beaucoup sont présentes au sein des laboratoires, notamment de jeunes chercheuses, c’est en arrivant aux postes de management et aux grades les plus élevés que l’écart se creuse. Manque de réseaux et de rôles modèles, faible représentativité au sein des formations, manque d’accompagnement dédié aux femmes dans l’entrepreneuriat… de nombreux freins expliquent ce phénomène.
Des premières expérimentations réussies au cœur des territoires
Convaincues que les femmes ont toute leur place dans l’entreprenariat deeptech et que les mobiliser permettra d’accélérer la création de startups deeptech, les SATT ont initié ces dernières années, en complément de leur action vers l’ensemble de la communauté scientifique, des programmes dédiés aux femmes chercheuses à l’échelle de leur territoire.
- La SATT SAYENS s’est par exemple associée à la Métropole de Dijon dans le cadre du Forum LADYj.Tech, organisé autour de l’entrepreneuriat et de l’innovation au féminin, initiant ainsi un partenariat très structurant sur ce sujet.
- La SATT Sud-Est, de son côté, est en train de structurer des actions permettant aux chercheuses de bénéficier de mentoring de la part d’entrepreneuses aguerries et d’accéder à des formations sur des sujets comme les biais cognitifs en entreprise ou le coaching pour pitcher efficacement leur projet.
- La SATT PULSALYS a quant à elle élaboré en 2021, un dispositif spécifique en partenariat avec Premières Auvergne-Rhône-Alpes, un incubateur spécialisé dans l’entrepreneuriat féminin et en lien avec la Métropole de Lyon. Le bootcamp START(H)ER, aujourd’hui dédié aux chercheuses de l’Université de Lyon, leur propose une aventure collective de trois journées visant à révéler leur potentiel entrepreneurial et les aider au démarrage de leur projet avec un accompagnement personnalisé, une sensibilisation aux thématiques clés de l’entrepreneuriat deeptech, une initiation aux étapes essentielles de la création d’une startup, et l’élaboration d’un premier business model. 17 chercheuses ont participé aux deux premières promotions et 8 startups sont aujourd’hui en cours de création. Une proportion plus importante de femmes au sein des projets entrepreneuriaux est également observée sur la région depuis la création de ce programme, puisque 30% des startups accompagnées entre 2021 et 2022 par PULSALYS comptaient au moins une cofondatrice contre 20% auparavant.
Peu à peu, les choses évoluent et des femmes sont aujourd’hui à la tête de startup deeptech emblématiques, telle Ane Aanesland, CEO et cofondatrice de ThrustMe, spécialisée dans la conception de systèmes de propulsion de satellites miniaturisés et accompagnée par la SATT Paris-Saclay ou encore deux dirigeantes récemment distinguées par la Commission européenne dans le cadre du programme Women TechEU : Camille Migdal, CEO de Cell&Soft, accompagnée par la SATT Linksium et Héléna Jerome, CEO de Safehear, accompagnée par PULSALYS. En 2023, les SATT comptent ainsi 71 femmes CEO dans les startups qu'elle accompagnent. 52% dans le domaine de la Santé, 18% en Environnement/Ecologie, 13% dans le Numérique et 17% dans les autres domaines (Industrie, Spatial, Cosmétique, Mobilité...).
Un programme national en faveur de la mixité et de l’entrepreneuriat féminin
Au regard des résultats positifs de ces premières expérimentations, le Réseau SATT souhaite désormais donner plus d’envergure à ce mouvement et sensibiliser toujours plus de chercheuses en proposant un programme national directement inspiré du programme START(H)ER de PULSALYS. Dans cette optique, son prochain Bootcamp, organisé les 7, 8 et 16 juin, accueillera des observateurs du Réseau SATT, pour répliquer en adaptant aux spécificités locales le dispositif, dès septembre 2023, sur chaque territoire en lien avec un partenaire dédié.
- « Ce que j’ai particulièrement apprécié au sein du bootcamp START(H)ER, c’est sa faculté de libérer la parole en permettant aux chercheuses d’échanger, notamment, sur les contraintes qu’elles rencontrent, en tant que femmes, au sein de la recherche ou dans l’entrepreneuriat. Les discussions étaient très ouvertes et nous ont permis d’approfondir de nombreux sujets, peu abordés par ailleurs, avec des intervenantes particulièrement inspirantes. Ces échanges constructifs et l’accueil reçu par mon projet ont par ailleurs conforté ma volonté de valoriser mes recherches. C’est pourquoi à l’issue du bootcamp, j’ai initié un programme de maturation accompagné par la SATT PULSALYS dans la perspective de la création d’une start-up dans un peu plus d’un an. » Erika Cosset, chercheuse au sein du Centre de recherche en cancérologie de Lyon.
- « Nous accompagnons au quotidien les femmes et les équipes mixtes dans la création et le développement d’entreprises et de startups innovantes. En cela nous nous appuyons sur l’immense potentiel économique des femmes pour créer de la valeur et de l’emploi durable. Nous avons avec PULSALYS un enjeu et une volonté commune : faire monter plus de femmes à bord de startups deeptech. » Marie Trouhet, Déléguée générale de l’incubateur Les Premières Auvergne-Rhône-Alpes.
- « S’il y a un mot à retenir au cœur de cette démarche, c’est bien celui de la mixité. Car, ce que nous souhaitons favoriser, ce sont des entreprises mixtes et équilibrées qui reflètent la société dans laquelle nous vivons et qui sont plus à même de répondre à ses attentes. Pour cela, nous devons accompagner les femmes chercheuses au démarrage de leurs projets de création de startup ou plus globalement de création d’activité économique pour les aider à oser…oser prendre la parole, oser s’affirmer, oser afficher leurs ambitions. La mixité est bien la clé du succès d’un entrepreneuriat innovant ! » Sophie Jullian, présidente de la SATT PULSALYS.
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